Serge Latouche et les animaux non-humains
Serge Latouche est un penseur français né en 1940. Son champ disciplinaire est les sciences sociales, et plus particulièrement l'économie, ainsi que l'anthropologie, mais aussi dans une moindre mesure l'histoire, voire la philosophie. Il a obtenu une certaine notoriété de par sa critique de la société de consommation, et dans une moindre mesure du capitalisme, mais également par sa proposition d'acroissantisme de principe et de décroissantisme de conjoncture. C'est donc politiquement un écologiste social.
Il semble n'avoir jamais été végétarien et ne pas avoir ou avoir eu la volonté de le devenir. Malgré ça, il comprend que des gens le deviennent et cela ne semble pas le déranger. De par sa dénonciation des conditions d'élevage industriel et ce que cela implique pour les êtres le subissant, il a implicitement et déclarativement une position welfariste vis-à-vis des animaux non-humains. De plus, pour des raisons écologiques et de santé, il prône de consommer moins de viande, en faisant sur ça un réductionniste (ou, si l'on voulait être plus précis, on pourrait vouloir parler d'omnivoro-réductionniste).
Actualités
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Le 13 janvier 2015, est publié une mini-entrevue nommée
"Serge Latouche. It is not enough to protect the environment. People must learn respect"
par Cinzia Figus
sur le site web de Expo Milano 2015.
À la fin, lui est posé la question
Do you follow a vegetarian diet?
Il commence par répondre par que non :I am not vegetarian and I am not vegan.
Puis vient une pitoyable justification :I think that human beings are omnivorous, but that we should eat a little meat of quality.
Après il continue en ce sens, car trop de viande serait mauvais pour la santé, et indique qu'une grande quantité serait gâchée, puis pour finir nous propose son avis synthétique sur l'alimentation à suivre :Mediterranean diet: in other words, one that is balanced.
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Le 18 février 2016, à Montpellier,
les Amis du Monde diplomatique de l'Hérault
ont invité Serge Latouche pour qu'il fasse une conférence.
La vidéo a été rendu disponible via le Web.
Il s'y exprime une fois sur les animaux non-humains
(à la 58ème minute) :
Le progrès ce serait aussi de pouvoir, euh, nous mangeons de la viande, pouvoir se dire que l'animal qui m'a donné [sic] cette viande, qui est un don formidable, a été traité correctement. Quand on voit comment l'élevage industriel traite les animaux, j'ai honte, j'ai honte franchement, donc je comprends qu'on devienne végétarien. Donc vous voyez c'est tout à fait relatif cette histoire de progrès.
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En février 2019, a été publié le livre
"La décroissance"
aux éditions "Que sais-je ?".
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Les vaches françaises, du fait de la politique agricole commune, touchent 2 euros par mois de subvention, soit un montant supérieur à ce que gagnent 2,7 milliards d'êtres humains, sans que pour autant leur sort à elles soit plus enviables !
(page 43) -
la situation de notre modernité tardive, avec ses pêcheurs qui ne peuvent s'en tirer qu'en saccageant les fonds marins, ses exploitants agricoles qui torturent leurs bêtes
(page 45) -
La surconsommation carnée des riches, source de problèmes sanitaires, nécessite de consacrer 33 % des terres arables de la planète (en plus des 30 % des surfaces émergées constituant des pâturages naturels) à la production de viande. Une diminution relative de l'élevage avec amélioration du traitement du bétail permettrait, à la fois, de nourrir une population plus nombreuse et de façon plus saine, et de diminuer l'émission de bioxyde de carbone.
(page 85)
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