Daniel Tanuro et les animaux non-humains
Daniel Tanuro est un homme blanc, né dans la seconde moitié du 20ème siècle ou peu de temps avant. Il serait ingénieur agronome de formation. C'est un partisan d'un écosocialiste anti-productiviste. Il se base notamment sur des idées de Karl Marx et prône de prendre l'État pour réaliser son objectif.
À priori, il n'est pas et n'a jamais été végétarien. Il n'a d'ailleurs pas de problème en soi à l'exploitation des animaux non-humains, à condition que ce soit fait d'une façon non-industrielle. Néanmoins, il n'est pas pour autant opposé à une société végane, mais il ne faut toutefois pas compter sur lui ni pour militer pour ni même pour amener à y réfléchir.
Actualités
-
En juin 2020, est publié le livre
"Trop tard pour être pessimistes ! Écosocialisme ou effondrement"
aux éditions Textuel.
Au chapitre 5, qui est aussi le dernier et est nommé
"La catastrophe grandissante et les moyens de l'arrêter",
il y a une section (de la page 273 à 275) avec pour intitulé
"Casser l'industrie de la viande
avant qu'elle ne dévore la Terre".
Déjà rien qu'avec ça
on peut se douter (et en l'occurrence à raison)
qu'elle sera le sens de la critique,
puisqu'il est question de l'industrie
et non de l'exploitation.
Certains éléments de cette section sont d'ailleurs
significatifs vis-à-vis de la position de l'auteur
sur les animaux non-humains
et leur exploitation par les humains.
-
cette industrie est-elle le prolongement de l'élevage pratiqué depuis 10 000 ans ? Le problème n'est-il pas plutôt que l'élevage, activité liée à l'agriculture, enchâssée dans la vie sociale au niveau des territoires, est éliminé par une industrie mondialisée qui détruit l'agriculture et mutile la vie à l'abri des regards ? Nous penchons pour la seconde branche de l'alternative.
C'est on ne peut plus clair. -
Cette industrie est […] éthiquement et socialement abjecte
, car, comme tout bon exploito-welfariste, il considère que c'est les conditions d'exploitation qui posent problème et non l'exploitation elle-même. -
Faut-il arrêter de consommer des produits animaux ? […] une telle transformation des habitudes […] ne pourrait résulter éventuellement que d'une révolution culturelle de longue haleine. En faire la clé de voûte programmatique d'une autre relation avec (le reste de) la nature, c'est tirer le combat écologique du côté de la morale, alors qu'il s'impose de le politiser.
En effet, il n'y a que le combat écologique et social, le combat zoonimaliste n'existe lui pas ou est à considérer nécessairement comme étant comparativement bien secondaire. Et évidemment l'exploitation des animaux non-humains est purement morale et n'a bien sûr rien de politique. -
il convient donc que le plan organise le retour à un élevage en prairie où la vie des animaux n'est prélevée qu'au terme d'une existence animale digne d'eux comme de nous
: On remarquera le tout petit euphémisme : on ne tue pas les animaux non-humains, mais on en prélève la vie… De plus, avec grande surprise, on notera qu'apparemment la dignité est un tout petit différenciée, car on ne s'imaginerait à priori pas prélevé la vie des humains au nom des habitudes traditionnelles. En fait, en ce nom là, même le sexisme et le racisme, qui n'aboutissent pas toujours (loin de là) à la mort (ce qui ne les rend néanmoins pas pour autant acceptables), ne sont traités avec légerté par l'auteur, alors même qu'ils relèvent pourtant d'habitudes contractées historiquement et socialement. -
La note 299 dit ceci :
Pour [Jocelyne] Porcher (op cit.), les animaux ne doivent pas être vus comme des objets du travail, mais comme des collaborateurs spécifiques au travail humain. Nous devons donc leur reconnaitre des droits spécifiques au travail.
Pas des exploités, mais des collaborateurs ! Les capitalistes et leurs suppôts disent la même chose des salarié·e·s. -
Dans ce cadre, à plus long terme, les êtres humains décideront s'ils continuent de consommer des produits animaux, lesquels, dans quelle mesure, ou pas du tout. Cela ne se décrète pas.
N'en parlons donc pas plus ! Ne réflichissons pas trop à la chose. Le patriarcat et le racisme systémique ne seront pas non plus abbattus par décret, pourtant l'auteur n'en escamotte pas la réflexion et invite même à se battre contre eux.
-