Anti-espécisme

L'espécisme ou espècisme étant la discrimination en fonction de l'espèce, l'anti-espécisme ou anti-espècisme est son refus, d'une manière analogue à l'anti-racisme et l'anti-sexisme. Cette notion venant d'une réflexion anglophone et l'anglais étant alors la langue dominante et largement acceptée comme telle, c'est plutôt une francisation partielle qui a connu le succès dans l'usage : "anti-spécisme".

L'anti-espécisme ne va pas contre toute discrimination en fonction de l'espèce. Dans le cadre de cette idéologie, il n'est pas envisagé par exemple d'accorder le droit de vote aux lapins. L'anti-espécisme va contre la discrimination en fonction de l'espécisme, car l'espèce n'est pas un critère pertinent. Énoncer que l'espèce n'est pas un critère pertinent n'équivaut aucunement à une mise à égalité de toutes les espèces et tous les individus. L'anti-espèce est compatible avec la discrimination entre des espèces et des animaux, mais son critère ne doit pas être l'espèce. Ça peut par exemple être la sentience, à savoir la capacité à ressentir de la douleur et de la joie et à avoir une conscience subjective de soi, ou le degré d'intelligence ou la capacité à communiquer (d'où le refus du droit de vote aux lapins par exemple).

Dans la pensée anti-espéciste, il faut que la discrimination vis-à-vis d'une espèce ou d'un individu appartenant à une espèce ne se fasse que si elle est justifiée vis-à-vis des propriétés de l'espèce ou l'individu. Par exemple, il est maintenant couramment accordé au moins sur le principe à tous les humains le droit négatif à ne pas être importuné et tué pour une raison frivole. Dans les pays occidentaux, malmener un chien ou un chat est également condamné. En revanche, au moins jusqu'au début du 21e siècle, malmener et tuer une souris, un lapin, une volaille, un cochon, un bovin, un poisson, un poulpe, etc., ne pose pas de problème aux sociétés occidentales, ce malgré que ce ne soit pas nécessaire pour vivre en bonne santé et qu'est reconnu la sentience par la science pour toutes les espèces citées et tous les groupes d'espèces cités et par tout le monde pour ce qui a été cité hors espèces aquatiques. Puisqu'il y a sentience, comme pour le chat et le chien, et qu'il n'y a pas nécessité vitale d'aller contre les intérêts à ne pas souffrir et à vivre, la discrimination en fonction de l'espèce peut être jugée comme inadéquate et est donc rejeté en ce cas par l'anti-espécisme.

Comme cet exemple le présage largement, l'anti-espécisme ne peut juste être une pensée théorique. Il a des implications pratiques, autant individuelles que sociales-politiques. La plus connue d'entre elles est le véganisme comme façon de vivre. Ce ne sont toutefois pas 2 faces d'une même pièce, bien qu'il y ait des liens forts entre anti-espécisme et véganisme.

Mots connexes

anti-espécismes
L'anti-espécisme peut être mis au pluriel pour parler de plusieurs de ses formes. De la même manière, on peut par exemple penser qu'il peut y avoir plusieurs anti-racismes.
anti-espéciste
Chose ou personne qui est pensée comme relevant l'anti-espécisme ou y adhérant.
anti-espécistes
Choses ou personne qui sont pensées comme relevant de l'anti-espécisme ou y adhérant.