Véganisme

Le véganisme en tant que mode de vie

La Vegan Society a proposé la définition suivante : Le véganisme est une façon de vivre qui cherche à exclure, autant que faire se peut, toute forme d'exploitation et de cruauté envers les animaux, que ce soit pour se nourrir, s'habiller, ou pour tout autre but. Politiquement c'est du boycott. C'est une conséquence pratique de l'anti-spécisme, cependant on peut pratiquer le véganisme et ne pas être une personne anti-spéciste. L'idéal du véganisme peut être nommé stricto-véganisme.

Le véganisme implique le végétalisme (à moins qu'il n'y ait pas moyen d'avoir tous les nutriments essentiels, dont la vitamine B12, et en quantité suffisante), ou plutôt il l'implique idéalement, mais il va plus loin, y compris sur le plan alimentaire (cf. végano-végétalisme), bien qu'il soit nutritionnellement équivalent. Le véganisme est (idéalement) du végétarisme et est parfois appelé "végétarisme strict".

Humanité et véganisme

L'humanité dans le véganisme ?

Certaines personnes considèrent que le véganisme se limite aux animaux non-humains. D'autres ne partagent pas cette considération et pourraient nommer le point de vue précédant comme étant du zoovéganisme. Dans ce cas de l'inclusion de l'humain dans le véganisme, il faudrait définir ce qui est exploitation et cruauté pour les humains. De plus, il faudrait réfléchir à l'éventuelle portion nécessaire et comment les éviter quand on les considère non nécessaires. Cela peut s'accompagner d'une remise en cause de certaines formes de capitalisme ou du capitalisme lui-même, avec une volonté de socialisme, de communisme, d'anarchisme, et/ou éventuellement d'autre(s) chose(s) encore.

S'intéresser au sort de l'humanité pour le véganisme ?

Même si on n'est pas partisan de l'inclusion de l'humain dans le véganisme ou que l'exploitation des animaux non-humains nous semble plus génératrice de souffrance et donc prioritaire idéalement dans la lutte, on peut penser qu'il faille tout de même s'intéresser aux humains et y consacrer du temps, potentiellement y compris pour le sort des animaux non-humains. En effet, les humains dominent de fait les animaux non-humains et ces derniers n'ont pas la capacité d'y mettre en fin en tant que classe, bien qu'ils puissent parfois individuellement ou en petit groupe sortir des griffes de l'exploitation par les humains. Dans une société non-végane avec des humains qui dominent les autres animaux, on peut ainsi considérer que la classe des humains est antagoniste de la classe des animaux non-humains, d'une manière analogue à l'opposition entre prolétariat et bourgeoisie dans le capitalisme.

Malgré qu'elle soit dominante par rapport aux animaux non-humains, l'humanité non-végane peut ressentir de la souffrance, voire beaucoup de souffrance, que l'on peut considérer dans au moins certains cas comme un ressenti tout à fait légitime, car on peut par exemple considérer qu'un impôt sur la fortune n'est pas une source légitime de souffrance ou que l'expropriation de la propriété patrimoniale lucrative par les travailleurs et travailleuses ne devrait idéalement pas engendrer de réaction de l'ex-bourgeoisie et de ce qu'il en reste éventuellement ailleurs. Pour arriver à abolir les privilèges légaux de la classe dominante, et qu'elle y consente d'elle-même puisque la classe dominée n'a pas les moyens de la faire capituler dans le cas des animaux non-humains, on peut penser qu'il faille préalablement, comme condition nécessaire mais insuffisante, qu'une suffisamment grande portion de celle-ci ne considère pas trop souffrir ni de sa condition propre ni de la condition d'une ou plusieurs de ses autres parties. Pour cela, on peut être amené à s'intéresser à la classe dominante humaine, et ce même si on en a en soi rien à faire de son sort, car on peut penser que la remise en cause par elle-même d'un de ses privilèges dont elle s'est accoutumée en longue période nécessite qu'une frange significative de la classe dominante considère aller bien pour que la société s'impose de ne pas user de sa capacité de domination contre certains agents potentiellement sous certaines conditions.

Réduire ou supprimer l'exploitation implique t'il nécessairement une réduction de la souffrance de "la communauté animale" ?

Dans sa définition, le véganisme est à propos de l'exploitation et non de souffrance ou de vie. Évidemment exploitation entraine souffrance, qui peut toutefois ne pas être perçue par aliénation. Étant donné cela, on peut être tenté de penser que réduire ou éliminer l'exploitation conduit nécessairement à une réduction de la souffrance, et c'est une motivation possible pour le véganisme. Toutefois l'exploitation n'est pas la seule source possible de souffrance et il ne s'agit pas de considérer chaque individu isolément mais la communauté d'individus. Le rapport social d'exploitation a au moins l'avantage théorique de rendre explicite une certaine relation, mais on peut faire souffrir ou tuer sans exploiter. Il peut donc sembler qu'il n'est pas nécessairement évidement que réduire ou supprimer l'exploitation d'une "communauté" implique nécessairement une réduction de la souffrance de la dite "communauté".

Avec le véganisme, qui implique idéalement le végétalisme, on peut notamment se pencher sur l'agriculture et ce de plusieurs façons. L'agriculture industrielle et intensive sur sol réduit le nombre d'individus sur un espace donné (avec les pesticides, le retournement de la terre, l'écrasement du sol par de lourds engins, etc.), ce qui provoque souffrance et mort, mais les animaux impactés sont moindres une fois la réduction faite et que la population est stable. L'agriculture biologique, à condition de ne pas avoir dévoyé cette expression, fourmille de bien plus de vies, mais elle semble moins productive sans exploiter les animaux non-humains (pour le fumier, le transport, s'occuper des "nuisibles", etc.), du moins dans un mode de production dans lequel il y a une recherche de la productivité et avec peu ou pas d'intérêt réel pour les animaux dans le processus de production. L'agriculture hors-sol peut être très pauvre en vie animale et peut donc en son sein minimiser la souffrance et la mort par "unité alimentaire" produite. Toutefois il faut aussi prendre en compte la pollution, car celle-ci provoque souffrance et mort, et pour certains types ça se passe majoritairement à l'extérieur de l'espace de production agricole considéré, avec l'exemple évident qu'est le changement climatique. Plus généralement, il s'agit de considérer non-superficiellement les "externalités" positives et négatives (le changement climatique rend la vie plus compliquée à la majorité des espèces ayant existé avant le changement, l'eau non-pollué n'a pas à être nettoyée, la biodiversité contribue à la résilience et filtre les pathogènes, un processus de production polluant réduit la vie des producteurs/productrices et/ou coûte en santé, etc.). Si l'on souhaite minimiser la souffrance et la mort, et que la réduction ou l'élimination de l'exploitation par l'humain ne sont perçues que comme d'éventuelles moyens et non comme fin, vers quelle agriculture devrait t'on se tourner pour se fournir en aliments végétaliens ? voire n'est t'il pas parfois plus avantageux (dans le point de vue considéré) de privilégier des aliments non-végétaliens ? Dans quelle mesure articuler la volonté de la moindre souffrance et mortalité avec la durabilité écologique ? et avec la durabilité de qui ou quoi ? et sur quelle temporalité ? Puisque le critère d'exploitation est simple à comprendre et à identifier, bien qu'insuffisant, on peut trouver pragmatique d'avoir une alimentation (autant que faire se peut) végétalienne et authentiquement biologique (combinaison souvent promue et pratiquée par les personnes se réclamant du véganisme d'au moins le début du 21ème siècle), ainsi que locale et de saison (comportement généralement jugé désirable par les personnes se réclamant du véganisme d'au moins le début du 21ème siècle), en y ajoutant pourquoi pas le non-besoin de réfrigération (qui consomme de l'énergie, incite à l'emballagification, nécessite de la technologie pas écologiquement neutre, etc.).

Pour l'humain, l'agriculture est l'activité impliquant, plus ou moins directement, le plus d'animaux. Mais le véganisme ne se borne pas à l'agriculture, contrairement au végétalisme. Les cirques et le zoos sont refusés par les personnes véganes, ainsi que la corrida évidemment, et il est trivial de se figurer que c'est de l'exploitation non-nécessaire donc à bannir. Une personne critique de la technologique et anti-technolatrie pourrait faire remarquer que se divertir sans animaux peut potentiellement provoquer bien plus de dégâts pour les animaux, car l'extractivisme et la pollution conduisent à la déterioration des milieux de vie d'animaux, voire à la destruction, rendant éventuellement donc par exemple plus animalo-dommageable de s'amuser avec un jeu vidéo que certaines formes d'exploitation d'animaux, mais il y a heureusement bien d'autres choses possibles à faire (faire du sport, discuter, lire, jardiner, etc.), mettant ainsi en évidence que le critère de l'exploitation ne serait pas suffisant sans toutefois être dénué d'intérêt à condition de le combiner avec un ou plusieurs autres et de moduler son importance selon les cas. Plus évident encore est le refus des cosmétiques testés sur les animaux à leur insu. Bref, même si l'exploitation n'est pas perçue comme étant à abolir en tant que fin, il est néanmoins parfois pertinent comme un moyen au service de la réduction de la souffrance et la mort, parmi d'autres certes, et qui a pour lui l'avantage d'être d'une certaine simplicité et de pouvoir s'appliquer à tout.

Traduction

Langue Traduction
anglais veganism

Liste non exhaustive de personnes ayant pris position sur le véganisme

Liste non exhaustive de personnes ayant promu le véganisme

Liste non exhaustive de personnes s'étant opposé au véganisme

Liste non exhaustive de personnes s'étant opposées à une société végane