Végétarisme

Dans sa version la moins restrictive pour l'humain, le végétarisme désigne le refus de manger des cadavres d'animaux si ce n'est pas nécessaire à la survie. Si on restreint un peu moins, on peut définir le végétarisme comme le refus de manger des bouts d'animaux. Dans une version plus restrictive pour l'humain, le végétarisme désigne le refus de manger ce qui est directement issu de la mort animale, à moins que ce soit nécessaire à la survie. Toutefois cela pourrait tel quel être en réalité moins restrictif, car on peut par exemple prendre un membre à un animal et le lui remplacer par une prothèse ou tout simplement le laisser avec un membre en moins si c'est possible sans le mener à la mort, du coup on pourrait préférer définir le végétarisme comme le refus de manger ce qui est directement issu de l'atteinte au corps des animaux. Ce sont là des définitions possibles qui se bornent à l'humain et à l'alimentation.

Une pratique du végétarisme qui se limiterait à l'alimentation et/ou à l'humain ne peut faire de sens pour le respect des animaux non-humains, si ce n'est comme étape en vue d'aller plus loin. En effet, il est possible de consommer pour soi des produits qui sont directement issus de la mort animale non nécessaire et qui ne sont pas comestibles. Parmi ceux-ci, il y a par exemple les têtes empaillées d'animaux non-humains. De plus, on peut consommer des produits animaux pour autrui, par exemple pour nourrir un animal non-humain (comme un chien ou un chat), or la consommation d'un produit impliquant la mort animale directe peut ne pas être nécessaire pour autrui. Par exemple, de la nourriture pour chien et chat peut être végétarienne, et même végane, tout en étant nutritionnellement adéquate pour leurs besoins, et il n'y a donc pas de raison vis-à-vis du respect des animaux non-humains de les nourrir avec de la mort animale si on est dans les conditions pour pouvoir faire autrement.

Si on se borne à l'alimentation, on peut parler de végétarisme alimentaire. Si on pratique le végétarisme dans tous les aspects de la vie, on peut parler de végétarisme animaliste ou de végétarisme éthique. Au-delà de cet aspect du champ d'application, il existe d'autres catégorisations au sein du végétarisme.

Dans le champ alimentaire, on peut notamment citer l'ovo-lacto-végétarisme. Il correspond à du végétarisme qui au sens strict acceptent la consommation d'oeufs et de produits laitiers. Toutefois, c'est un terme souvent utilisé pour dire que tout est accepté sauf la viande et le poisson, ce qui inclut par exemple le miel qui n'est ni issu d'oeuf ni de lait. Assez logiquement, on peut en déduire 2 autres formes : ovo-végétarisme pour l'acceptation des oeufs mais pas du lait et lacto-végétarisme pour le oui au lait et le non aux oeufs. Pour ce qui est du refus de toute consommation alimentaire animale, il s'agit du végétalisme. Il existe aussi le pesco-végétarisme qui consiste en le refus de la consommation de viande et l'acceptation de tout le reste (y compris le poisson), ce n'est pas du végétarisme malgré ce que le terme pourrait laisser penser, mais il s'en rapproche par rapport à l'omnivorisme d'où cette appellation malencontreuse.

Dans le champ d'une volonté de respect des animaux non-humains, il existe notamment le véganisme, qui est parfois appelé "végétarisme strict". Il consiste au moins en l'exclusion de toute exploitation des animaux non-humains dans la mesure du possible. Dans une version étendue, l'humain est aussi inclus, ce qui amène souvent dans la lutte contre certaines formes de capitalisme ou contre le capitalisme lui-même avec la perspective de construire une autre forme de vie collective en se référant par exemple au socialisme, au communisme, et/ou à l'anarchisme. Des personnes se pensant et/ou se revendiquant pour le respect des animaux non-humains sont végétariennes mais pensent que le véganisme va trop loin, elles font parti d'un courant de pensée que l'on pourrait nommer végétarisme welfariste. Celui-ci consiste en l'acceptation de certaines formes d'exploitation des animaux non-humains qui seraient acceptables même quand elles ne sont pas nécessaires. Typiquement cela peut conduire à l'acceptation de la consommation d'oeufs faits dans le cadre d'une petite ferme biologique. Logiquement des formes d'exploitation couramment condamnées par les personnes non-végétariennes, comme l'expropriation des cornes aux éléphants, sont très susceptibles d'être condamnées par les personnes végétariennes welfaristes, en particulier quand elles touchent des animaux exotiques car elles ne sont pas habituées à profiter du résultat et qu'il est plus facile de condamner les pratiques d'autrui que de se remettre en cause.

Dans une société omnivoriste, le végétarisme pour les animaux non-humains est une remise en cause d'une partie de la société. Le fait d'en remettre en cause une partie, en particulier une solidement ancrée depuis longtemps, peut conduire à avoir plus de facilité à en remettre en cause d'autres. Cela peut conduire à étendre la remise en cause au-delà des animaux non-humains ou à devenir végétarien après avoir déjà remis en cause une autre partie significative de l'idéologie dominante de la société dans laquelle on est plongée. C'est pourquoi il est vraisemblable que la majorité des personnes végétariennes l'ayant voulu soient politiquement de gauche, au moins sur le principe.

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anglais vegetarianism