Francionisme

Le francionisme est l'idéologie de Gary Francione. Ce terme est au construit d'une manière analogue à d'autres noms d'idéologies en référence à une personne, comme le marxisme pour Karl Marx et le spinozisme pour Baruch Spinoza. Sur la même base, ce qui est rapportable au francionisme est francioniste, d'une manière analogue aux mots "marxiste" et "spinoziste". Le francionisme inclut la pensée animaliste de Francione, mais elle ne s'y limite pas, contrairement à l'animalo-francionisme.

Pour ce qui est de l'animalisme, le francionisme est un abolitionnisme qui est anti-néo-welfarisme et non-violent. L'abolition de l'exploitation des animaux non-humains est donc explicitement prônée. Cela se base sur le fait qu'ils sont sentients et qu'il ne serait pas nécessaire pour les humains de les exploiter pour vivre décement s'ils peuvent se fournir en vitamine B12 active sur eux. Au niveau individuel, cela implique le véganisme. Le francionisme condamne fermement les réformes welfaristes et les campagnes ciblées.

Dans le francionisme, il n'y a pas de problème à faire la comparaison entre l'esclavage des humains et celui des animaux non-humains. Pour protéger les animaux non-humains à l'échelle de la société, il faudrait accorder des droits à ceux-ci ou à minima celui de vivre librement vis-à-vis des humains. Au moins en ce qui concerne la vie et la souffrance, le francionisme est anit-utilitarisme, car il est par exemple condamné de sacrifier un animal pour en sauver plusieurs, y compris si les sacrifiés sont non-humains et que celui hypothétiquement sauvable est humain, car le francionisme implique l'anti-spécisme.

Pour ce qui est des plantes, il est défendu qu'elles ne sont probablement pas sentientes, notamment de par le fait qu'elles n'auraient pas de moyen d'y échapper si elles en ressentaient et que leurs réactions à certains événements ne seraient vraisemblablement pas motivés par un système nerveux ou un système similaire. Si les plantes étaient toutefois douées de sensibilité, il est argué que les animaux herbivores en ont besoin pour se nourrir et qu'ils produisent moins de nourriture potentielle que ce qu'ils ingèrent en végétaux, et ce serait encore pire pour les carnivores, avec au milieu les omnivores qui ne feraient pas non plus de miracle, en conséquence manger directement les végétaux provoqueraient moins de souffrance et de mort. Ce raisonnement s'applique uniquement à l'alimentation, mais on pourrait toutefois envisager de l'étendre à tout le reste.

En ce qui concerne les rapports humains, le francionisme implique le féminisme et l'anti-racisme. En revanche, ne sont condamnés ni le capitalisme (y compris l'évasion fiscale), ni la surveillance de masse, ni le logiciel privateur. En effet, Gary Francione propose d'acheter des livres chez Amazon, il écrit sur la plateforme privatrice Facebook, il a des podcasts sur iTunes d'Apple et il publie des vidéos sur YouTube de Google.

Le francionisme s'est construit dans la seconde moitié du 20ème siècle et de la première du 21ème, et ce par quelqu'un de militant ayant déjà remis en cause un élément important de l'idéologie dominante de l'époque, il n'y a donc nullement lieu de s'étonner que l'écologie y ait une place. Dans "Taking Care of our HOME" qu'il a publié le 8 juin 2009 sur son blog et qui a été traduit en français par "Prendre soin de notre maison", il y a écrit entre autres qu'il faudrait comprendre la pure insanité du style de vie que les gens de l'époque auraient considéré comme normal. De plus, il a fait remarquer que l'humain détruisait massivement ses propres conditions d'existence, ce qui avait de quoi faire douter sur l'intelligence ou du moins le niveau d'intelligence qu'il s'auto-attribue parfois et dont il a l'arrogance de s'en servir pour se qualifier supérieure aux autres espèces animales.