Pollo-végétarisme

Le pollo-végétarisme consiste en du végétarisme, avec une exception pour la volaille (poulet, canard, dinde, pintade, oie, etc.), d'où son synonyme plus directement compréhensible qu'est volaillo-végétarisme. Ce terme peut aussi être employé plus restrictivement en limitant l'exception au poulet, dans ce cas synonyme de pouleto-végétarisme. Du coup, malgré sa grande proximité d'application avec le végétarisme, ce n'en est point du tout, comme le pesco-végétarisme (qui lui ne fait pas exception sur la volaille mais sur les animaux aquatiques). Il y a au moins une composante alimentaire, qui peut être la seule, mais pas nécessairement.

Dans une approche se voulant éthique, le pollo-végétarisme peut consister en le boycott autant que faire ce peut des produits issus de la mort directe des animaux (le cas typique étant évidemment la viande) ou dont le mode de production y a conduit juste après avoir obtenu le produit (ça peut par exemple être le cas pour les plumes, puisque la volaille peut être tuée après qu'elles aient été arrachées, car cela peut être la manière rentable, si ce n'est viable, de faire au sein d'un certain paradigme économique), mais (contrairement au végétarisme tout court) avec une exception pour la volaille ou juste le poulet, et sans se soucier de la mortalité indirecte (par exemple dans le cadre de la production d'oeufs ; contrairement cette fois au végétalisme et au véganisme). Dans une approche alimentaire ou nutritionnelle, le pollo-végétarisme consiste à ne pas manger de viande, sauf si c'est de la viande de volaille ou bien plus restrictivement si c'est de la viande de poulet. Dans une approche alimentaire moins exiguë, on pourrait inclure le refus de manger tout ce qui provient de la mort animale directe avec toujours l'exception en défaveur de la volaille ou juste du poulet, mais puisque les aliments non-viandes de la volaille ou juste du poulet sont non-significatifs (à l'exception potentielle des os, qui peuvent être broyés pour être rendu anthropo-consommables), le raccourci de la réduction à la viande est souvent fait.

De la même manière qu'il existe plusieurs formes de végétarisme et de pesco-végétarisme, on peut dégager plusieurs formes de pollo-végétarisme. Puisqu'avec une certaine conception du végétarisme, le végétalisme peut être compris dedans, alors qu'il est plus restrictif que le végétarisme, on peut identiquement considérer qu'une forme de pollo-végétarisme est le pollo-végétalisme, qui exclut tout ce que le végétalisme exclut de plus par rapport au végétarisme (produits laitiers, oeufs, miel, etc.), tout en conservant la différence entre le pollo-végétarisme et le végétarisme tout court. Si l'on souhaite se doter d'un mot pour explicitement différencier l'acceptation la plus large du pollo-végétarisme d'avec ses formes plus restrictives, on peut employer le terme de "mel-ovo-lacto-pollo-végétarisme", qui inclut explicitement les aliments les plus communs exclus par le végétalisme (à savoir respectivement le miel et ses produits dérivés, les oeufs animaux, le lait animal et ses produits dérivés). On peut aussi faire des combinaisons incompatibles, comme pollo-pesco-végétarisme (ou pollo-pescatarisme), qui n'est ni du pollo-végétarisme ni du pesco-végétarisme et encore moins du végétarisme.

Par ailleurs, on peut noter que du point de vue de la discrimination, le pollo-végétarisme fait particulièrement fort. Les formes non-véganes de végétarisme font déjà de la discrimination en fonction de l'espèce, ce que l'on peut qualifier d'espècisme, et en l'occurrence au profit d'une vue (pas nécessairement pensée) qui considère les intérêts de sa propre espèce comme supérieures et ce même quand il n'y a pas d'enjeu de nécessité pour la survie ou une vie non-proche de cet état peu enviable. À cela, le pollo-végétarisme rajoute une couche d'espècisme, en faisant une distinction au sein des animaux non-humains, donc introduisant comparativement un second motif de discrimination basée sur l'espèce. L'égo-centrisme d'espèce peut lui être aisément compris de par des intérêts égoïstes pour notre espèce d'appartenance. En revanche, il y a un intérêt moins directe à faire de la discrimination défavorable au sein de l'ensemble des espèces autres, d'autant plus au sein d'un ensemble d'espèces dont on fait parti (à tout hasard celui des mammifères) et qui nous confère une affectabilité et compréhension mutuelle plus forte qu'avec d'autres ensembles d'espèces. En réalité, la raison n'est toutefois pas forcément compliqué, car la volaille a certaines bonnes propriétés pour l'élevage par l'humain et il peut y avoir une affectabilité particulièrement joyeuse pour le goût gustatif de la volaille morte.

Pour finir, en ce qui concerne le mot lui-même en tant que mot, c'est un nom masculin singulier. Sa forme plurielle est triviale : pollo-végétarismes. Elle peut servir à désigner les ou des formes de pollo-végétarisme. De plus, tout comme avec végétarisme, on peut évidemment se doter de mots relatifs au pollo-végétarisme. Par exemple, une personne qui pratique le pollo-végétarisme ou quelque chose qui y est rapportable (par exemple car compatible) est qualifiable de : pollo-végétariste (épicène), pollo-végétarien (masculin) et pollo-végétarienne (féminin). La pluriellisation est encore une fois évidente : pollo-végétaristes (épicène), pollo-végétariens (masculin) et pollo-végétariennes (féminin).