Simili-carné

Un simili-carné est une imitation alimentaire de viande. C'est une forme particulière de simili-viande, particulière car de la simili-viande n'est pas nécessairement un aliment. En effet, l'imitation de viande peut avoir un autre objet que l'alimentation, comme l'esthétique par exemple.

Un simili-carné ressemble à de la viande par un ou plusieurs aspects (dont la nutrition, l'apparence, la texture et la flaveur). Cela n'implique nullement qu'un simili-carné soit nécessairement végétalien. En fait, un simili-carné peut même ne pas être végétarien. Certes, l'intérêt d'un simili-carné est grand pour assouvir ou tenter d'assouvir un désir de semblant viande (dont la ou les motivations peuvent être multiples et plus ou moins bien satisfaites selon le simili-carné : apports nutritionnels, ressemblance visuelle, goût, etc.) et cet éventuel désir peut avoir émergé à travers la cause végétarienne (ou un de ses sous-ensembles, comme le végétalisme ou le véganisme) ou avoir été renforcé par celle-ci. Toutefois le végétarisme peut tout à fait n'entrer nullement dans l'équation, car par exemple la nutrition ou l'écologie peuvent tout à fait être suffisants (sans pour autant que ce soit des pensées nécessairement logiquement adéquates, mais ce serait là un autre sujet que la causalité du désir). De ce fait, il peut y avoir un intérêt à proposer un simili-carné qui ne soit pas végétarien. Néanmoins, dans une économie à domination de marché, dont le but est d'écouler le maximum de marchandises pour maximiser les profits et marginaliser la concurrence, il y a un fort intérêt à proposer un simili-carné omnibus, c'est-à-dire un simili-carné susceptible de convenir à un maximum de personnes. De plus, de par le fait que le coût des végétaux est généralement moins élevés que ceux des produits animaux, cela rend capitalisto-profitable d'en faire des végétariens et même des végétaliens, du moins dans bien des cas, et notamment dans les zones où il y a une demande solvable "significative" pour ce genre de produits.

En ce qui concerne l'aspect écologique ou plutôt la possible hypothèse écologique, sa véracité ou sa fausseté n'est pas simple en toute généralité. En effet, il convient d'abord d'analyser la production des aliments animaux et de ceux ne l'étant pas. Il est parfois fait une séparation entre les deux, or celle-ci n'est valide que dans un cas particulier, celui d'une spécialisation ayant conduit à rendre hétérogène la production des 2 types d'aliments, et ce cas non-général a de quoi impliquer plus de pollution (moindre complémentarité, plus de risque de propagation de maladies ou d'intensité de celles-ci, apports extérieurs potentiellement plus nécessaires, etc.). Ensuite, remarquons qu'il est certes nécessaire de se pencher sur la production de la viande et des végétaux, mais il faut aussi se pencher sur la transformation. Partir d'un animal vivant et arriver à une production alimentaire animale (viande, oeuf, lait, miel, etc.) ne nécessite pas de moyen lourd (ce qui n'empêche pas pour autant d'en utiliser pour cela). En revanche, de la simili-carné prononcée (manière d'exclure la simili-carné que l'on pourrait juger à faible ressemblance, comme le tofu par exemple) est à priori plus susceptible de nécessiter des moyens de production lourd et donc d'engendrer dans ce cas probablement plus de pollution au moment de la transformation, potentiellement jusqu'à inverser son éventuel avantage écologique si on s'était arrêté à la phase de production du ou des composés bruts / éléments non-transformés. Il faut aussi prendre en compte le transport et plus de transformation peut conduire à plus de transport, d'autant plus si les moyens de production sont lourds et donc plus rares et donc probablement en moyenne plus distants des composés bruts / éléments non-transformés. En fait, il faut rajouter qu'il peut y avoir une ou plusieurs étapes entre la forme brute et la forme finale, donc que le nombre de transformations peut être supérieur à 1. En plus de la production des composés bruts, de la ou les éventuelles transformations, et du potentiel transport à toutes les étapes, il faudrait aussi prendre en compte la conservation de la comestibilité et le coût écologique associé. En effet, la conservation peut par exemple être faite à travers du sel, ce qui est très peu écolo-coûteux, ou du séchage, ce qui là réhausse le coût écologique si ça n'a pas fait avec juste le Soleil ou une autre puissance d'asséchement du genre, mais ça peut aussi être fait avec de l'emballage à usage unique et de la réfrigération. Et avec ces quelques bribes de réflexion sur le sujet, nous ne prétendons nullement l'avoir épuisé !