Le Parti animaliste et les animaux non-humains

Le Parti animaliste est un parti politique politicien français. Il se dit être consacré à la défense des animaux, d'où le "animaliste" dans son nom. Lors d'un colloque sur la question animale en 2014 l'idée d'un parti politicien animaliste a germé et des gens ont commencé à s'organiser en vue d'en créer un, ce qui a donné naissance au Parti animaliste en 2016.

Positions

Le Parti animaliste et le végétarisme

Le Parti animaliste n'est pas contre le végétarisme et le véganisme. On peut estimer que cela est logique pour une organisation animaliste. En revanche, on pourrait s'attendre à ce que le Parti animaliste ait au moins le végétarisme comme position de principe, voire le végétalisme ou plus radicalement encore le véganisme. Or il n'en est rien, sous le prétexte que l'animalisme ne s'y résume pas et que le parti souhaiterait que l'ensemble de la population humaine se sente concernée. On peut en déduire que le Parti animaliste est donc clairement welfariste et tolère sans le moindre doute le spécisme (puisque que la zone dans laquelle il opère permet matériellement aisément le végétalisme et la non-exploitation directe des zoonimaux pour presque tout, au moins pendant ses premières années d'existence, car la situation pourrait évoluer comme l'ont par exemple suggéré David Holmgren et Pablo Servigne).

On peut en faire une critique abolitioniste fondamentaliste. En effet, on peut pour cela faire le parallèle avec entre autres le sexisme et le racisme. Par exemple, est-ce que l'on considérerait comme valable que le sexisme soit toléré dans une organisation se revendiquant du féminisme sous le prétexte que le féminisme ne se résume pas à ne pas être machiste et qu'il concerne tous les humains ? De ce fait, les potentielles personnes dans le Parti animaliste qui se revendiquent de l'animalo-abolitionnisme sont qualifiables d'abolitionnistes réformistes ou alternativement de "néo-welfaristes" et sont idéologiquement opposées entre autres au francionisme.

Elles peuvent penser qu'une fois que certaines réformes seront faites ou que la population humaine du territoire opéré par le parti sera jugée suffisamment sensibilisée, alors le parti pourra changer de ligne en passant du zoonimalo-welfarisme à l'animagalitarisme (qui est la réalisation de l'anti-spécisme). Toutefois on peut juger que ce scénario de transformation est peu probable. En effet, des non-zoobolitionnistes seront vraisemblablement dans le parti et pourraient bien représenter une proportion significative des membres. De plus, à un moment hypothétique de la sorte, le parti aura vraisemblablement une base électorale significative, avec les affects joyeux que cela peut procurer et sa dépendance à celle-ci pour maintenir son poids politique (qui est l'expression princeps de sa puissance). Or cette base électorale pourrait ne pas être zoobolitionniste (c'est-à-dire vouloir une société zoovégane), en tout cas une partie de celle-ci, mais cette partie pourrait s'avérer significative. On peut estimer comme probable que le parti ne voudra pas la perdre, d'autant plus qu'il pourrait s'être partiellement autonomisé par rapport à son but primaire en ayant érigé sa perpétuation dans un certain niveau de puissance comme quelque chose qui lui est important, et c'est là quelque chose qui arrive à de nombreuses institutions et que l'on peut donc juger empiriquement ardu à éviter. En conséquence, on peut penser que la ligne du parti sera difficile à changer dans son fondement si un temps significatif s'est écoulé et que le parti a encore un certain succès, ce qui pourrait occasionner un départ d'une partie des membres, éventuellement dans le cadre d'une scission.

Toutefois on pourrait juger que ce flou, avec ses ses éventuelles conséquences de dissensus fort, pourrait être pertinent. En effet, cela peut permettre dans un premier temps de rameuter le maximum d'animalistes, à condition toutefois que le flou profite plus qu'il ne contribue à éloigner, ce qui peut permettre au parti d'avoir une existence significative sur la scène politique (si cela venait un jour à arriver) et ainsi mettre ou au moins fortement contribuer à mettre l'animalisme comme sujet important dans ce champ. Une fois cela, si c'est fait un jour, on peut penser qu'il y aura plus d'espace sur ce sujet et qu'une éventuelle division des forces serait moins grave après cette étape atteinte. Néanmoins une éventuelle scission pourrait ruiner au moins partiellement le crédit du parti. De plus, cette stratégie conçue pour aller vite fait l'impasse sur le fondement de sur quoi lutter, or le travail de conviction est cardinal, en particulier si l'on souhaite un changement radical, car on peut juger probable que la masse ira au moindre changement (donc même pas au végétarisme) sans réflexion non superficielle sur le sujet, ce qui ferait que l'on peut penser que cette stratégie serait avant tout bonne pour du welfarisme non-abolitionniste, d'autant plus que la réflexion nécessaire à l'abolitionnisme nécessite des moyens suffisants d'expliquer pour faire adhérer à son paradigme, or les médias dépendants financièrement au moins en bonne partie de la publicité sont les moins susceptibles de les fournir, alors que l'on peut juger qu'ils sont le principal intérêt si l'on a réussi à attirer leur attention par un poids électoral (et que ce type de médias est celui qui a la plus puissante force de frappe dans au moins le début du 21ème siècle).

Le Parti animaliste et le sort des humains

Le Parti animaliste se concentrent sur les animaux non-humains. Les humains ne désintéressent pas pour autant ses membres (qui sont humains, à moins de penser que des reptiliens soient infiltrés et/ou une autre race), toutefois le parti ne semble pas vouloir prendre position sur ce qui a un rapport assez direct aux humains. Cependant il met en avant que l'exploitation des animaux non-humains impacte l'humain et qu'en conséquence le combat zoonimaliste peut contribuer à l'amélioration de la condition humaine (écologie, modèle alimentaire, etc.). De plus, il est affirmé que des études auraient établi l'existence d'un lien de causalité significatif entre les violences faites aux zoonimaux et celles faites aux humains, mais ce genre de résultat peut être extrêmement variable en fonction de ce qui est considéré comme étant de la violence et l'éventuelle manière d'évaluer son intensité.

Il est néanmoins illusoire de séparer radicalement le sort des humains et celui des animaux non-humains, à part dans un environnement "ultra-technologisé" ou dans l'hypothèse d'au moins une vie après la mort dans un monde autre qui serait donc régie par au moins un autre axiome et/ou dans lequel la forme de vie prise serait différente. En effet, dans une vie terrestre sans "ultra-artifilisation", un animal non-humain peut affecter un humain, et l'affect qu'il produit éventuellement en lui fait parti de sa vie, de son rapport au monde, etc. En cela, le zoonimalisme s'intéresse au sort des humains, mais cela est fait d'une manière fortement restrictive.

Le Parti animaliste et l'échiquier politique

Le sujet animaliste est perçu comme transversal. En conséquence, elle concernerait tout le monde… comme tous les sujets de société. Il y a vraisemblablement le refus de se positionner sur l'axe gauche-droite et de ne pas prendre position sur entre autres le capitalisme et le communisme.

Le Parti animaliste et l'écologie

Le Parti animaliste est pour une société durable, ce qui n'est pas très original, puisque les individus aspirent généralement à persévérer dans leur être et peuvent souhaiter qu'il en soit de même pour les générations futures, en particulier souvent au moins pour l'éventuelle décendance. De plus, cela est totalement flou sur le comment (décroissance ? technologie ? éco-fascisme ? capitalisme vert ? éco-communisme ? éco-anarchisme ? municipalisme libertaire ? société conviviale selon Ivan Illich ? modification génétique de l'humain ? génocide massif ? effondrement volontaire ? etc.).

Il rappelle que l'agriculture est un élément clé et que les animaux non-humains y sont étroitement mêlés, à part cas d'"ultra-technologisation" et de providence divine, de par la consommation de produits animaux et/ou de par les services qu'ils apportent à l'agriculture avec la valeur d'usage liée que les humains peuvent s'accaparer. Toutefois, dans la société dans lequel le parti est né, c'est-à-dire la France du début du 21ème siècle et plus globalement dans une organisation humaine à dominante capitaliste et très lourdement industrialisée avec un libre-échange économique et la concurrence poussant au moindre coût selon la méthode dominante d'évaluation de l'époque, la modification des rapports entre les humains et les zooniamux dans le cadre de l'agriculture ne sera point suffisante à obtenir une société environnementalement durable. Certes il n'y a pas que dans l'agriculture que les animaux non-humains ont un rapport relativement directe avec les humains, on peut par exemple penser à l'habillement (cuir, fourrure, soie, cachemire, angora, etc.) et aux loisirs (zoo, cirque, compagnie, équitation, etc.), toutefois ça peut sembler n'être toujours pas suffisant d'étendre jusque-là et de s'y arrêter.

Néanmoins si la modification des rapports est étendue à un spectre plus large, alors la durabilité serait envisageable avec l'animalisme comme centre idéologique. Mais de par le fait que le Parti animaliste semble ne pas vouloir se positionner sur le mode de production en général, on peut estimer que le parti n'ira pas sur ce terrain, or c'est là un élément décisif pour une société humaine durable environnementalement. Pourtant l'industrialisation, entre autres, touchent les animaux non-humains, y compris ceux qui ne sont pas directement impliqués par les humains : extractivisme qui conduit à détériorer des milieux, pollutions, pesticides, engrais chimiques, pompage massif d'eau, destruction et artificialisation des sols, changement climatique, etc.

Résultats électoraux

Élections législatives nationales

Année Tour 1 Sièges
Voix %
2017 63 637 0,3 0 / 577

Élections de l'"Union Européenne"

Année Voix % Tête de liste Rang Sièges
2019 490 074 2,16 Hélène Thouy 11ème 0 / 79

Actualités

Personnes membres ou l'ayant été